Dieu sait si nos médias ont été bien occupés ces quinze derniers jours par
ce grand événement mondial : la mort de la reine Elisabeth et ses obsèques.
Loin de moi l’idée de dénigrer tout ce que cela a pu comporter. Je souhaite
simplement que l’engouement pour cet événement n’ait pas conduit à ranger
au rayon des oubliettes cet autre événement qui dure depuis plusieurs
années mais qui a pris de l’ampleur depuis sept mois maintenant avec la
« guerre » en Ukraine, même si pour certains il ne faut pas la nommer ainsi.
Les gloires royales britanniques ne peuvent que nous renvoyer à la gloire
du seul roi que nous prétendons honorer dans la foi. Pour Lui, quelques jours,
après environ trois années de « ministère », qui s’achèveront en quelques
heures par la pendaison au bois de la croix. Et nous disons encore : à lui tout
honneur et toute gloire ; parce que la croix débouche sur la résurrection.
Mais nous voyons bien que cela n’a rien à voir avec toutes les gloires que ce
monde propose aux pauvres humains que nous sommes. Je n’écris pas que
nous n’en avons pas besoin mais j’invite à ce que nous aiguisons notre
discernement pour mieux comprendre après quoi nous courons.
Avec l’Ukraine aussi il importe sans doute de savoir exercer nos capacités
de discernement. Chacun peut penser ce qu’il veut des deux parties en
présence mais il s’agit bien d’une guerre dont sans doute des conséquences
rejailliront jusqu’à nous. Comment les vivrons-nous ? Ce monde que Dieu a
tant aimé au point de lui envoyer son Fils est en conflits permanents (et pas
qu’en Ukraine) parce que, ainsi que nous le rappelait Amos un de ces derniers
dimanches, nous écrasons les malheureux pour anéantir les humbles. Le seul
juste, Jésus, est venu nous apporter SA paix mais, pour qu’elle puisse
régner, il faut sans doute que nous y mettions du nôtre. Les guerres, le
réchauffement climatique, le désarroi écologique dans lequel nous avons mis
la planète doivent nous inviter à de sérieux examens de conscience.
Tournons-nous vers le Seul qui donne sens à nos vies pour accepter, à sa
suite, de vivre les restrictions, les privations et autres exigences qui feront
de nous les ouvriers d’une planète terre dont les fruits doivent profiter à
tous nos frères humains. Ne réservons pas l’Avent ou le Carême pour vivre
des privations mais faisons-en le carburant de nos vies.
N’oublions pas cette adresse de Jésus dans l’évangile lu récemment :
« Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon* ». Bon automne à tous.
Bernard MERCIER
*Mammon : divinité personnifiant la richesse matérielle
et à laquelle les hommes sont susceptibles de vouer leur vie.