TEMPS PASCAL
Plus de cinquante jours entre le vendredi saint et le dimanche de
Pentecôte alors qu’il s’agit des deux faces de cet unique mystère : la
révélation, en Jésus, d’un Dieu fait homme qui vient nous apprendre qu’il
n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
Et aussi pour les autres. Et cela ne peut être compris que si nous acceptons
de nous laisser mener par l’Esprit de Dieu qui fait toutes choses nouvelles
et nous apprend à discerner, en ce monde, ce qui convient à la
construction du Royaume. Lorsque Jésus, sur la Croix, « remet l’Esprit », il
le rend à son Père en même temps qu’il nous le donne. Parce que nous
sommes lents à croire, et à nous laisser convertir, l’Église trouve bon de
nous donner cette cinquantaine pour mieux nous pénétrer de ce
mystère. Pour réentendre les récits qui nous disent et l’amour fou de
Jésus et les premiers engagements des siens pour faire connaître la
nouvelle. Mais jamais ils ne s’attribuent ce qui revient à l’action de
l’Esprit à travers eux : Paul et Barnabé racontent (comme nous l’avons
entendu deux fois ces jours derniers) « tout ce que Dieu avait fait avec
eux et comment il avait ouvert aux nations les portes de la foi » (Ac 14).
C’est là que réside la sainteté : laisser transparaître l’action de Dieu à
travers notre modeste vie. Et le père Alain Durand peut donc écrire à ce
sujet : « Le saint est celui qui remet entre les mains de Dieu la médiocrité
de son existence, qui continue de faire confiance à Dieu quels que soient
les graves ratés de sa vie. Le saint peut avoir un comportement peu
reluisant mais il se présente justement devant Dieu tel qu’il est, sans
fanfaronnade ni peur car il sait que, comme un enfant il peut se blottir
dans le sein de Dieu. » (Dieu, une passion).
Que l’Esprit de Dieu nous fasse tous grandir en sainteté !
Joyeuse Pentecôte.
Bernard Mercier